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[Portrait] Nicolas Noguier de A... à Z !

Nicolas Noguier
Soumettre Nicolas Noguier, président de l’association nationale Le Refuge, à mon questionnaire préféré était le jeu. La règle ? A chaque lettre de l'alphabet, il doit me dire un mot qui correspond à son histoire, sa pensée, sa colère, qu’importe.
Puisque la règle est simple, l’interview me semblait d’autant plus facile. C'était une erreur.
Nous en avons eu des discussions, des échanges, des confidences parfois. Toujours de façon non préméditée, rarement organisée. Mais vivre un échange comme cette interview-là : jamais.
Car ce fut long. Une suite de silences, de sourires, d'hésitations. Et disons-le, de blocage total. Nicolas Noguier ressemblait à un petit garçon perdu, à la recherche du mot qui n’existera jamais. Je l'encourageais, lui soufflais : « Ne réfléchis pas trop ! Dis juste ce que tu penses, ce n’est qu’un jeu ». J’avais l’impression d’être la méchante, ou la psy, qui veut à tout prix lui faire cracher le morceau. Puis j'ai patienté et ai attendu ses mots...
Nous avons donc énuméré, dans le désordre, une lettre qui n’éveillait rien en lui, puis une autre. Une autre encore. Nous sommes passés de la lettre G aux suivantes. Lentement… le H, le I, et le K ? En vain. Quant à la lettre O, elle le bloquera totalement. Mais nous y sommes arrivés. Lui surtout. « C’est dur de parler de soi », a-t-il murmuré. Pour conclure d’un sourire : « Je suis content, car tous ces mots me correspondent vraiment. C'est moi ».

Voilà. A vous de lire... 

A comme... AMOUR
C’est un sentiment important (hésitation)... Beaucoup de gens doivent le citer en premier. Mais pour moi, le sentiment d’amour, ce n’est pas bateau. On en a besoin dans ce monde, de plus en plus.

B comme... BIENVEILLANCE
Je la retrouve dans différents moments de ma vie. Ce mot me dit beaucoup… Je ne peux pas cheminer s’il n’y a pas de bienveillance ou de fraternité. Les gens ont le droit d’être contre, mais quand c’est formulé avec bienveillance.

C comme… CORSE
(aucune hésitation !) C’est un territoire dont je suis amoureux. C’est mon moment d’évasion où je me coupe de (presque) tout pendant trois semaines. Je l’ai découvert à 22 ans. Ça fait donc 18 ans que j’y vais, chaque année. Je ne pourrais pas imaginer une année sans y aller. J’ai besoin des odeurs, des paysages, du mode de vie... Tout en fait ! Les corses, je les aime bien.

D comme... DORMIR
J’ai une relation au sommeil compliquée. Depuis petit, je dors très peu. Je ne sais pas comment expliquer... Le sommeil me fait “un petit peu bizarre”... (NN s’interrompt longuement). Le sommeil me fait peur. La peur de ne pas arriver à tout faire dans une journée. C’est le fait de rompre avec l’humain, de me poser, de ne rien faire...
Ce qui est paradoxal, c’est que j’ai un bon rapport avec le sommeil. Dès que je me couche, je m’endors de suite et durant 5 à 6 heures. Contrairement à certains qui dorment des heures et des heures, et se réveillent 10 fois dans la nuit. Ce n’est pas mon cas. Je fais un bon cycle.
Pour revenir à la Corse, quand je suis complètement détendu, là-bas je peux dormir jusqu’à midi, tellement j’y suis bien.

E comme… ENFANCE
J’ai de supers souvenirs de mon enfance parce que mes parents avaient une maison de vacances à la montagne. Avec un super terrain, une forêt, … j’y ai passé le plus clair de mon enfance dans cet endroit à la Salvetat-Sur-Agout. Ce sont des souvenirs heureux.

Frédéric Gal et Nicolas Noguier
F comme... FRÉDÉRIC GAL
Fred, c’est mon pilier, l’homme de ma vie. Il m’apporte beaucoup. J’ai vraiment trouvé un équilibre avec lui. Nous sommes vraiment différents et pourtant on se complète.

G comme... GARE
Avec mes activités pour le Refuge, je me retrouve souvent dans des gares. J’aime beaucoup les trains. Au-delà du Refuge, ça évoque pour moi l’idée de voyage, c’est important. C’est vivant.

H comme... HUMANITÉ
C’est un mot important. Très important. C’est ce qui guide mes actions. Je trouve que l’on manque beaucoup d’humanité dans ce monde. De plus en plus… Oui, ça rejoint beaucoup

de valeurs pour moi, l’humanité, la bienveillance.

I comme… Iiiii
C’est mon cri de guerre (rire) ! Quand je suis content et que je me lâche, par sms et même quand je parle ! Du coup, c’est devenu communicatif. À Montpellier, tous les jeunes font pareil, Fred également. Ça peut être le i de “impatient” aussi, car je veux que tout aille vite !

J comme... JARDIN
C’est la terre de ma famille. C’est aussi lié au double sens. Je suis très attaché à la terre (le jardin de mes parents, leur potager) et au “jardin intérieur” que je trouve tout aussi important. Tout le monde a son jardin intérieur. Le mien est apaisé. Il est fourni car j’intériorise beaucoup mais il est bien ordonné. Dans mon jardin, je m’y retrouve.

K comme… KILO
(long silence) C’est un peu une obsession (rire gêné). Mon poids. J’ai eu une période où j’avais 20 kg de plus. J’étais… (silence) plus gros. Il y a 6 ans, le 1er janvier, je pesais 98 kilos. Et comme j’étais proche des 100... (le mot “kilo” est prononcé si bas, que j’ai du mal à l’entendre), je me suis dit : “Le 30 juin, il faut que je fasse 75 kilos”. J’en ai perdu 23. Et j’y suis arrivé.
Mais je continue de me peser tous les jours ! Dès que je reprends un kilo, je stresse. En semaine, je ne mange pas beaucoup parce que je suis un ancien gros et je me vois toujours ainsi. J’ai eu une période où j’étais tombé dans l’anorexie. Je faisais 15 kilos de moins qu’aujourd’hui, je ne mangeais plus rien. Tout le monde pensait que j’étais malade. Au boulot, ils n’osaient pas me le dire et allaient voir la fille de l’accueil, qui me connaît, pour savoir si j’avais quelque chose. Sauf que je me sentais bien. 

Maintenant, je prends plaisir à manger lorsque je suis avec des gens avec qui je suis heureux ; quand on est tous ensemble, par exemple. Mais à la maison, quand je suis tout seul, je ne mange pas. Ma relation à la nourriture reste étrange. Je peux rester deux jours sans manger puis en deux heures avaler l’équivalent de deux journées de repas...

L comme... LINÉAIRE
Je n’aimerais pas changer (l’index pointé sur la table pour expliquer en traçant une ligne imaginaire). J’aime aller droit au but, c’est ma ligne droite d'aller à l’essentiel, que les choses soient tracées comme une règle. C’est mon côté organisé. Même si on fait un pas de côté, l’idée c’est de revenir sur le chemin qui mène aux objectifs fixés.

M comme... MARIE-JOSÉE
Ma maman ! Sauf que je ne l’appelle pas maman mais Choupette depuis que je suis petit. C’est une personne qui compte pour moi. Elle m’a beaucoup apporté, soutenu, compris. Et elle continue de me soutenir. J’y suis énormément attaché. Nous avons une relation fusionnelle même si on ne se téléphone pas tous les jours. Mais je sais qu’elle est là et elle sait que je suis là, si elle en a besoin. C’est vrai qu’à la période de l'adolescence, on a eu des passages conflictuels, comme souvent. Oui… Elle peut être critique. Elle me dit les choses. Mais moi aussi je lui dis des choses (silence)... pour la stimuler. Elle a 78 ans, elle entre dans l’âge maintenant.

N comme… NIL
C’est le surnom que me donne Fred (sourire). Je ne sais pas comment c’est venu. Sa mère m’appelle Nilou.

O comme… ORGANISÉ
C’est ce qui me permet d’arriver à faire plusieurs choses. Que ce soit dans ma vie perso, la vie associative ou dans ma vie professionnelle. A partir du moment où l’on est organisé, on arrive à tout faire. D’aller au point A jusqu’au point B, c’est un idéal. Je sais que ça ne sera jamais comme ça... Il y a des gens qui ne comprennent pas forcément que l’on puisse concilier une vie professionnelle et une vie associative qui demande autant de temps. Alors que je ne me verrai pas l’un sans l’autre. C’est paradoxal parce qu’au boulot, j’ai de bonnes appréciations car je remplis mes objectifs auprès des structures dont je m’occupe. Sauf que certains imaginent que je ne peux pas être performant au travail parce que je suis le président du Refuge. Ça me bloque pour changer de poste, par exemple. Lors d’entretiens professionnels, si je dis passer 30 heures par semaine pour l'association, ça signifie que je ne pourrai pas faire 35 heures pour mon boulot. Alors que si.
C’est le côté français, car aux Etats-Unis ce n’est pas ainsi. En France, si tu arrives après 9h, c’est que tu n’as pas envie de bosser... Si tu pars avant 18h, c’est que tu ne bosses pas.

P comme... PAPA
Il est décédé il y a plus de 10 ans d’une rupture d’anévrisme. Il a connu Le Refuge à l’état de projet. Mais il est parti deux ans après, donc il n’a pas vu son évolution. Il a connu mon impulsion, ma volonté... Je pense qu’il en serait fier. Oui, il a toujours beaucoup compté pour moi. Mais je n’ai pas réussi à aborder mon homosexualité avec lui. Ni avec ma maman, en fait. On n’en a pas parlé. Elle l’a découvert quand j’ai fait ma tentative de suicide.

Dérogation à ma règle du jeu, je l'interromps et lui pose clairement la question : "Tu n’as pas réussi à aborder l’homosexualité ni avec ton père, ni avec ta mère ?"

Non… (silence) Ma mère, elle l’a découvert. Elle le savait, parce qu’une mère ça sait tout. Mais officiellement, elle l’a découvert d’une façon certaine quand j’ai fait ma tentative de suicide. J’avais rédigé un courrier… J’ai posé les mots sur ce que j’étais et après on n’en a pas reparlé. Elle m’a juste fait comprendre qu’elle m’acceptait tel que j’étais et c’est devenu la normalité. Tous mes petits copains venaient à la maison. Elle les aimait bien, elle voyait leurs parents, etc. Mais on n’en a jamais parlé.
Pour revenir à mon père, il était discret, il ne parlait pas mais il faisait plein de choses, il agissait. Il a eu plusieurs professions : d’abord boucher, puis il s’est reconverti dans les vignes et est devenu viticulteur. On ne se parlait pas beaucoup mais on s’aimait beaucoup. Ouais… (silence) Et puis il est décédé brutalement à 65 ans.

N. Noguier au local national du Refuge, à Montpellier
Q comme... QUIÉTUDE
C’est rigolo car le mot qui me correspond le mieux, c’est “inquiétude”. Du coup, le terme “quiétude” me rappelle que je suis un éternel inquiet ! Et je trouve que ce mot est beau.

R comme... REFUGE 
(silence, blocage, demi sourire…) Déjà, c’est une formidable aventure humaine (long silence). Je suis impressionné par le développement de l’association ; je n’imaginais qu’on en arrive là, 15 ans après. De voir tous ces jeunes qui retrouvent le sourire... C’est vraiment lié aux jeunes, en fait. Et toutes les équipes qui les accompagnent, qui donnent de leur 

 temps, en plus de leur boulot, de leur vie perso. Je peux le voir quand je me déplace dans les 18 délégations. Je trouve ça vraiment merveilleux (silence). Ce qui est bien, c’est que c’est un projet qui se construit de façon professionnelle mais aussi de façon empirique. Quand je me suis dit, “il faut faire quelque chose pour les ados”, je ne savais pas comment. Je ne suis pas issu du milieu associatif, je n’ai jamais été bénévole.
Dans les années 2000, j’avais lu un article dans Têtu qui parlait d’une structure similaire au Refuge, qui était à Manchester, en Angleterre. Cette association n’existe plus d’ailleurs. C’était comme un Refuge avec une dizaine d’hébergés, avec des bénévoles qui les accompagnaient.
Ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête, par mon cheminement personnel, mon milieu rural, l’isolement,… En France, il y a beaucoup d’associations, comme Arc-en-Ciel, qui sont déjà une première aide quand on est isolé. On peut aller les voir, passer un moment de convivialité. Il faut trouver une association près de chez soi, faire le pas pour y aller…
Les administrateurs du Refuge 2018
Je me suis dit qu’il n’existait rien de vraiment social. Par exemple, comment ça se passe si en plus de ne pas s’accepter ce que l'on est, on se retrouve à la rue ?  avec tout ce qui qui peut arriver après ?
A 18 ans, on ne s’imagine pas aller dans un foyer pour SDF, dans un hébergement collectif.


Après avoir lu cet article dans Têtu, je leur ai écrit. C’était un courrier spontané pour les remercier de cet article. Le mois suivant, les journalistes de Têtu ont publié ma lettre dans le courrier des lecteurs. J’étais étudiant à Bordeaux à cette époque, je m’en rappellerai toujours. Dans ma boite aux lettres, il y avait un gros colis ; c’était la centaine de lettres que Têtu avait reçues, suite à mon courrier. J’étais super étonné. Ces gens cherchaient à me contacter. Durant deux ou trois mois, j’ai pris le temps de répondre à chacun, par écrit. Au fur et à mesure, ils me répondaient. Sur les cent premières personnes qui m’ont écrit, on s’est retrouvé à cinquante, puis une vingtaine à continuer d’échanger. Et on a constaté que l’on formait un noyau, entre dix et vingt personnes de Rennes, du Havre, de toutes les villes. J’étais le seul de Montpellier. En 2002, on était dix ; on a décidé de construire ensemble et de créer notre association. C’était les dix premiers administrateurs du Refuge.

S comme… SAINT-THIBÉRY
C’est le village de mon enfance, de 2500 habitants. J’y ai vécu toute mon adolescence. Mon père était élu 1er adjoint au maire de Saint-Thibéry. A la maison, il parlait de son mandat avec beaucoup d’amour. Mais ça l’occupait beaucoup. Ça m’a donné envie d’essayer aussi. J’avais 14 ou 15 ans, je l’accompagnais à la mairie et j’aimais bien cette ambiance. Je triais les papiers, je faisais des photocopies, des trucs comme ça...
Jusqu’à la fac, j’ai souffert de l’isolement, de ce milieu rural où tout se sait. Je revois toute mon adolescence qui est une période importante. Mon village, le petit collège, le petit lycée.
J’en ai souffert jeune, de ce milieu qui isole intérieurement. La vie en petite communauté. Maintenant, j’aime bien et j’ai besoin des deux : le rural et l’urbain. Mais je ne pourrais plus vivre à la campagne toute ma vie.

T comme... TIMIDITÉ
Je suis un grand timide mais je me sens bien comme ça, en fait. C’est ce qui me caractérise Je ne suis pas un “timide frustré” (rire). Ça peut être un handicap, mais ça ne m’empêche pas d’aller vers les autres. Pour parler du Refuge, par exemple.

U comme... UNIS
C’est vraiment la force du groupe. On ne peut arriver que si on est uni pour que les projets se réalisent. C’est important d’être unis dans le sens de “fédérés autour d’une cause, d’un projet de vie ou associatif”. J’ai le sentiment que les choses se construisent toujours à plusieurs et je trouve cela beau. La vie associative, c’est ça.

V comme… VIE
 Pour moi, ça évoque la joie, le bonheur, la vie pétillante. C’est un mot fort et positif. Pour que chacun fasse sa petite vie, tout en contribuant à ce que celle des autres soit aussi bien. Ça m’évoque le bonheur, la bienveillance, la joie de vivre. Quand je vais dans les délégations, ce que j’aime voir, c’est la vie. C’est pour cela que je préfère partager avec eux les instants du quotidien, sans que ce soit forcément des moments planifiés, exprès pour mon arrivée.

W comme… WIFI
C’est compliqué… Même quand y’a beaucoup de mots qui commence par w, je n’arrive pas à trouver. Là c’est dur.
(Je lui propose le mot WIFI) Ah oui ! Je suis addict au portable (rire). Je ne vais pas dans un endroit où il n’y a pas de wifi. Il m’évoque la connexion permanente. Finalement, ça me correspond bien !


X comme... XÉNOPHOBE
Ça me rappelle tout ce qui est “phobie”. J’aime pas du tout.


Y comme… YEUX
En général, le regard c’est quelque chose pour lequel je suis sensible. Le regard, c’est ce que j’observe en premier chez l’autre, fille ou garçon.
Dans ma vie, les yeux sont essentiels. Ma grand-mère maternelle était aveugle de naissance. Elle a été une des premières en France à être opérée des yeux. Elle a recouvré la vue après une opération, à 60 ans. Soixante ans sans voir ! Dans ma famille, on en parlait souvent.
Quant à mes yeux, c’est une des seules choses que j’aime bien en moi ! (rire)

Z comme… ZEN

J’envie les gens qui le sont, j’ai le sentiment d’avoir cette apparence mais je ne le suis pas ! Je suis un faux calme et me fais souvent des montagnes d’un petit truc. Etre zen, ça pourrait me faciliter la vie, celles des autres, celle de Fred surtout… Parce que c’est lui qui est en première ligne. Je râle beaucoup, je suis exigeant. Trop.

C'est fini... ou presque !





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